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vendredi, septembre 14, 2007

La France se rapproche de l'OTAN

L'OTAN est prête à débattre d'un retour complet de la France dans ses instances, 41 ans après la décision de Paris de quitter les structures militaires intégrées de l'Alliance, a-t-on appris hier de sources autorisées à Bruxelles. Le 27 août dernier, à l'occasion de la conférence des ambassadeurs, le président Nicolas Sarkozy a dessiné les contours d'une nouvelle relation entre la France et l'OTAN, soulignant qu'«opposer la défense européenne et l' OTAN n'[avait] aucun sens» et plaidant pour «une Europe de la défense indépendante» et «une Alliance atlantique où nous prendrions toute notre place».

Mardi, s'exprimant lors de l'Université de la défense, à Toulouse, le ministre de la Défense, Hervé Morin, a dit «[sa] conviction que l'Europe de la défense ne progressera pas si nous ne changeons pas de comportement politique au sein de l' OTAN» et expliqué, à titre personnel, que «jamais nous ne ferons progresser l'Europe de la défense si nous ne clarifions pas notre position dans l'OTAN». La France reste membre de l'Alliance atlantique mais s'est retirée en mars 1966 de ses structures intégrées de commandement. Le général Charles de Gaulle avait auparavant refusé de fondre les forces de défense aérienne de la France au sein du système OTAN et de laisser les États-Unis établir des sites de lancement de missiles nucléaires en France. En conséquence, le quartier général de l'OTAN avait été déménagé de Paris à Bruxelles.

«Toute initiative de la France visant à l'impliquer davantage, à la ramener dans la structure militaire intégrée, ne pourrait être que saluée par l'OTAN», a déclaré le porte-parole de l'Alliance, James Appathurai. «Il s'agirait d'une décision souveraine. Nul autre ne pourra prendre de décision si un pays -- et ce pays serait la France -- ne la met pas sur la table», a dit un autre responsable de l'OTAN. La France a partiellement réintégré l'Alliance dans les années 90, le président Jacques Chirac détachant 120 officiers dans les structures de commandement de l'OTAN en Belgique et aux États-Unis et participant notamment à des exercices communs de l'Alliance.

Mais elle reste absente des réunions du comité des plans de défense et du groupe des plans nucléaires, rattachés au secrétariat général, et cette absence, selon Hervé Morin, la pénalise. «La France est de fait dans l'OTAN, elle en est un bon élève, mais nous n'en tirons pas tous les bénéfices, notamment en matière d'influence et dans les postes de commandement», a-t-il dit à Toulouse. Au siège de l'OTAN, des diplomates rappellent que la France vient de prendre le commandement des 16 000 soldats déployés par l'Alliance au Kosovo et qu'elle a assumé un rôle de commandement en Afghanistan. Paris pourrait chercher à obtenir l'assurance, non seulement de la part des États-Unis mais aussi de ses partenaires européens les plus atlantistes, comme la Grande-Bretagne et la Pologne, que son retour dans l'OTAN ne porterait pas atteinte à la construction d'une Europe de la défense.

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