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samedi, août 25, 2007

Les Mennonites contraints de fermer leur école à Roxton Falls

Établis depuis une quinzaine d'années à Roxton Falls, plusieurs membres de la communauté mennonite pourraient quitter la région dans les prochaines semaines. C'est que le ministère de l'Éducation leur interdit d'opérer leur petite école religieuse, puisqu'elle ne détient pas les permis nécessaires. Pour poursuivre ses enseignements, l'école de la communauté devrait être reconnue comme un établissement privé, ce qui implique que le professeur doit posséder une autorisation d'enseigner délivrée par le Ministère et qu'il doit enseigner le programme officiel. Une règle qui ne convient pas aux Mennonites.

« Il y a de nombreuses choses dans le programme du Ministère qui ne nous conviennent pas, indique Patrick Andries, qui est marié à une mennonite. C'est toute la vision du monde qui est enseignée qui pourrait poser problème, notamment la théorie darwinienne de l'évolution et tout ce qui touche la sexualité. Partout ailleurs au Canada, nous avons la liberté de former les enfants et nos citoyens deviennent productifs. Je ne comprends pas pourquoi nous ne pouvons pas faire la même chose au Québec. »Les cinq familles de la communauté ayant des enfants d'âge scolaire cherchent donc à se relocaliser ailleurs, principalement en Ontario, où ils auront la liberté d'envoyer leurs jeunes dans une école mennonite. « Les parents ont décidé de quitter pour éviter de perdre leurs enfants, car il y a eu des menaces voilées de faire appel à la DPJ, précise M. Andries. Pourtant, les membres travaillent, paient des impôts et n'ont pas de dossier criminel. Ces règles strictes me révulsent. » Outre l'école privée, la seule autre option possible à part l'école publique, c'est l'enseignement à la maison, qui doit être effectuée par chacune des familles.

« Moi, je fais l'école à la maison, avec la supervision de la Commission scolaire, mais ce n'est pas une option qui intéresse tout le monde, car c'est une charge de travail importante, indique M. Andries. C'est ridicule parce que les parents ne sont pas mieux formés que l'enseignant de l'école. Il y a beaucoup plus de liberté à la maison et je ne comprends pas que les familles ne puissent bénéficier de la même liberté à l'école. » Du côté de la Commission scolaire, on indique avoir rencontré quelques membres de la communauté. « Ils sont entrés en contact avec nous et j'ai eu une rencontre très sympathique avec eux le 6 juillet, indique Daniel Camirand, secrétaire général de la CSSH. Ils ont pris très au sérieux les communications du Ministère leur indiquant que leur école était illégale, et ils ont montré une réelle volonté de régulariser leur situation. Ils ont été compréhensifs et ouverts. Mais pour une demande de reconnaissance pour une école privée, ils doivent faire affaire directement avec le Ministère. »

Appui de la municipalité
La communauté mennonite a reçu un appui important du maire de la municipalité, Jean-Marie Laplante, qui affirme être prêt à se battre pour eux. « Nous sommes excessivement déçu de savoir qu'ils pourraient partir, indique-t-il. C'est une communauté qui s'est vraiment bien intégrée et qui a été très coopérative avec nous. Ils ont des fermes, ils travaillent. J'ai de la difficulté à accepter la situation. Nous allons faire des pieds et des mains pour les aider, car c'est vraiment du bon monde que nous voulons garder. Ce n'est déjà pas facile d'attirer des gens dans les régions, on ne veut pas les voir partir. C'est un dossier très important. » Le maire affirme avoir fait parvenir une lettre au ministre de l'Éducation, ainsi que des copies au député et au premier ministre Jean Charest. Il espère ainsi obtenir un délai pour permettre à la communauté de s'organiser et analyser les possibilités. « Je garde espoir qu'avec tout le brouhaha médiatique, le ministre va trouver la voie de la conciliation, qu'il va être raisonnable et trouver une solution pour contrer l'application stricte et dogmatique des règlements. Les Mennonites vont hésiter à aller en justice, mais il y a des amis qui pourraient le faire. C'est une question qui a trait à la liberté de religion et d'enseignement », conclut Patrick Andries.

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