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samedi, août 25, 2007

Andrée Boucher est décédée

La mairesse de Québec, Andrée Boucher, est décédée subitement vendredi à l'âge de 70 ans. La mairesse a subi un malaise à sa résidence. Constatant le fait, son conjoint a composé le 911 à 12h11 et les ambulanciers arrivés sur place l'ont transportée à l'hôpital Laval, où on a constaté son décès. Le comité exécutif de Québec, en accord avec la famille, a pris la décision d'organiser des funérailles civiques à la mémoire de Mme Boucher. Les détails de cette cérémonie seront annoncés au cours des prochains jours. À compter du lundi 27 août, à 12 h, la Ville de Québec mettra à la disposition de la population, des livres de condoléances à l'hôtel de ville ainsi que dans les huit bureaux d'arrondissement de la Ville. Mme Boucher est née le 31 janvier 1937. Avant de se lancer en politique, Mme Boucher, née Andrée Plamondon, a oeuvré dans le monde de l'enseignement après avoir obtenu un baccalauréat en pédagogie et un brevet d'enseignement de l'Université Laval.

Enseignante à la Commission scolaire de Sainte-Foy, elle s'est fait élire comme conseillère municipale du quartier de Saint-Mathieu en novembre 1984. Un an plus tard, elle était élue pour une première fois à la mairie de Sainte-Foy. Après son élection, elle se trouve plongée dans la tourmente alors que le service de police de cette municipalité est en pleine crise. Pendant les 15 années au cours desquelles elle oeuvre à la mairie, elle aura mené plusieurs combats dans la controverse. Elle a notamment fait construire au coût de 41 millions $ un nouvel hôtel de ville à Sainte-Foy, après qu'un premier référendum tenu auprès des citoyens ait rejeté le projet. Durant son règne à la mairie de Sainte-Foy, elle a aussi siégé comme première vice-présidente de l'Union des municipalités du Québec de 1995 à 1999. Elle a aussi mené d'autre grandes batailles, notamment en s'opposant à la construction d'un nouveau Colisée, à la tenue de l'événement international Rendez-Vous 1987 et à la candidature de Québec pour les Jeux olympiques d'hiver de 2002.

Son plus grand combat fut celui mené contre les fusions municipales au début des années 2000, un combat qu'elle a finalement perdu. L'adoption de la loi par le gouvernement du Québec forçait la fusion à Québec de toutes les villes de banlieue de la région: Charlesbourg, Beauport, Loretteville, Sillery, Vanier, mais aussi Sainte-Foy, que dirigeait Mme Boucher. Elle a posé sa candidature à la mairie de la nouvelle ville de Québec en 2001 comme candidate du parti Action civique de Québec. Elle a toutefois subi la défaite contre le maire sortant Jean-Paul L'Allier. Elle a par la suite travaillé dans les médias entre 2002 et 2004 en se retrouvant animatrice d'une station radiophonique de Québec. Candidate indépendante, elle a finalement été élue à la mairie de Québec en novembre 2005, après avoir mené une campagne sans programme et affiche électorale au cours de laquelle elle se vantait de ne pas avoir dépensé plus de 5000 $. Elle travaillait depuis deux ans à la préparation des célébrations qui marqueront le 400e anniversaire de la fondation de la ville de Québec en 2008. Son décès subit a amené une foule de commentaires provenant de tous les milieux, notamment de la part des maires de presque toutes les grandes villes du Québec, qui ont rendu hommage à son sens du travail et à sa persévérance.

Tous ont vanté aussi sa simplicité et sa franchise. Elle préférait une administration publique proche des citoyens, assurant les services de base, et était peu encline à s'enthousiasmer pour les projets grandioses. Le maire de Montréal Gérald Tremblay a mis en relief son rôle majeur dans l'évolution du modèle de gouvernance. Le premier ministre Jean Charest a rendu un vibrant hommage à la mairesse de Québec, depuis Kuujjuaq où il participait à un sommet avec des autochtones. "C'était une femme exceptionnelle, a dit M. Charest. D'ailleurs sa dernière élection témoigne de l'estime que la population de Québec avait pour Mme Boucher. C'est donc une grande perte." Le chef de l'opposition adéquiste à l'Assemblée nationale, Mario Dumont, a dit qu'il fallait retenir l'authenticité de Mme Boucher. "C'était une personne vraie, qui ne faisait pas les choses en fonction de ce que les autres pensent, mais en fonction de la façon dont elle voyait les choses", a mentionné M. Dumont.

La chef du Parti québécois Pauline Marois a noté qu'il s'agissait d'une "femme de tête et de coeur", dont elle appréciait "le franc parler". Le premier ministre fédéral, Stephen Harper, a dit de Mme Boucher qu'elle "était dotée d'un flair politique sans pareil et d'une grande intégrité. Elle n'hésitait jamais à mettre les intérêts des citoyens avant toute chose." L'ancien ministre responsable de la région de Québec au gouvernement québécois, Michel Després, a signalé ses mérites notamment dans la réalisation de dossiers locaux comme celui de l'aéroport de Québec, les Fêtes du 400e et le Championnat mondial de hockey de 2008. "Elle n'avait aucune langue de bois", a affirmé pour sa part l'ex-ministre et ex-mairesse de Sillery Margaret Delisle, qui a bien connu Mme Boucher puisque les deux femmes dirigeaient en même temps des villes voisines. Une des leçons retenues par tous est sa façon particulière de faire de la politique, à peu près sans caisse électorale et en se basant uniquement sur ses contacts avec la population. Elle laisse dans le deuil son conjoint, le dentiste Marc Boucher, et trois enfants.

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