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jeudi, septembre 06, 2007

Adieu Pavarotti

La voix de Luciano Pavarotti s'est tue. Le célèbre ténor italien est décédé jeudi à l'âge de 71 ans. Les hommages - chanteurs, chefs d'orchestre, directeurs d'opéras, hommes politiques - ont afflué du monde entier. Pavarotti, qui avait été opéré d'un cancer du pancréas en 2006, est mort dans sa propriété à la périphérie de Modène, dans le nord de l'Italie. «Il voulait mourir à la maison. Je l'avais vu la semaine dernière, il était très éprouvé, mais il avait envie de faire la conversation. Nous avons même parlé en dialecte» local, a raconté à l'AFP le maire de Modène, Giorgio Pighi. Selon l'édile, une chapelle ardente sera ouverte d'ici vendredi. Les obsèques de la star auront lieu samedi dans la cathédrale de Modène. «J'espère qu'on se souviendra de moi comme d'un chanteur d'opéra, comme un représentant d'une forme d'art qui a trouvé sa plus forte expression dans mon pays», l'Italie, avait déclaré Pavarotti à l'époque où il entamait son tour d'adieu en 2004, interrompu en juillet 2006 pour des raisons de santé.

Pluie d'hommages
La nouvelle de sa disparition connue, les hommages ont afflué du monde entier. Pour le metteur en scène italien Franco Zeffirelli, «il y avait des ténors et il y avait Pavarotti». La célèbre soprano italienne Mirella Freni a confié avoir perdu «un grand ami». Le Royal Opera House de Londres a également rendu hommage au ténor, «l'un de ces rares artistes qui touchaient la vie de gens de tous horizons dans le monde entier». L'opéra de Vienne a de son côté hissé le drapeau noir en signe de deuil. Les responsables politiques n'ont pas été en reste. Le chef du gouvernement italien Romano Prodi a déploré «la disparition d'une très grande voix de la musique et de l'Italie», tandis que le président français Nicolas Sarkozy a dit retenir l'image du «grand ténor populaire», dont Pavarotti fut selon lui la meilleure incarnation depuis Enrico Caruso. Depuis Sydney, le président américain George W. Bush a salué «l'un des chanteurs d'opéra les plus accomplis et les plus acclamés de tous les temps», mais aussi un grand militant des causes humanitaires.

Tournée d'adieux
Une opération du dos, début 2006, puis du pancréas quelques mois plus tard, avaient contraint Pavarotti à abandonner une grande tournée d'adieux de 40 concerts dans le monde entier, qu'il avait entamée en mai 2004. Depuis, il n'était plus apparu en public. Peu de temps après la dernière intervention, Pavarotti avait exprimé dans la presse le souhait de reprendre, début 2007, sa tournée d'adieu, mais n'aura jamais réussi à concrétiser ce voeu. Au début de l'été, au cours d'une cérémonie musicale en l'honneur du ténor sur l'île d'Ischia près de Naples, son épouse avait assuré que son mari se sentait bien et préparait un disque. «On ne peut jamais rien dire avec cette maladie, mais je pense que Luciano s'en sortira, il va bien. Il achève le cinquième cycle de chimiothérapie, il n'a pas perdu un cheveu et surtout il n'a pas maigri», avait-elle déclaré.

Epicurien : Né le 12 octobre 1935 à Modène, Luciano, qui se destinait d'abord à l'enseignement, avait opté définitivement pour le chant en 1961. Il a su populariser son art dans des stades combles en trio avec ses complices Placido Domingo et José Carreras et aura vendu des millions de disques classiques. Amoureux des pur-sang, des pâtes fraîches et des bons vins, ce géant d'1,90m (pour un poids variant entre 85 et 130 kg), surnommé aussi «Big Luciano», était père de quatre filles nées de deux mariages. Sa seconde épouse, Nicoletta Mantovani, était de 30 ans sa cadette. Le ténor maniait l'ironie avec autant d'aisance qu'il modulait sa voix. «Je me sens plus léger dans l'âme, et pas seulement», avait-il déclaré après avoir signé un chèque de plus de 20 millions de francs pour mettre un terme à ses ennuis avec le fisc.

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