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vendredi, février 18, 2011

Faire de l’eau une source de paix au Moyen-Orient

Fruit d’une vaste consultation, un rapport commandité par la Suisse et la Suède dresse un tableau inquiétant des conséquences multiples de la pénurie d’eau au Moyen-Orient. Il ouvre aussi des pistes pour que la gestion de l’eau deviennent un facteur de paix. Un projet que va promouvoir la diplomatie suisse.

«A l'avenir, la principale ressource géopolitique au Moyen-Orient sera l'eau, plus que le pétrole». Tel est le constat de Micheline Calmy-Rey, présidente de la Confédération, à l’occasion du lancement jeudi du rapport «Blue Peace, Rethinking Middle East Water» au Club suisse de la presse.

Mandaté en 2009 par la Suisse et la Suède, un groupe d’experts indépendants indiens – le Strategic Forsight Group (SFG) – a réalisé ce rapport sur la base d’une large consultation des pays concernés.

Ce document de 150 pages évalue les défis liés à la gestion transfrontalière des ressources hydriques mises sous pression par l'accroissement démographique, les migrations, l'urbanisation et le changement climatique.

Comme l’a souligné l’auteur du rapport, Sundeep Waslekar, le Jourdain avait en 1960 un débit de 1300 millions de m3 par an. Aujourd’hui, il oscille entre 100 et 200 millions de m3. Dans le même laps de temps, la mer Morte est passée de 950 km2 à 650 km2. Aujourd’hui, la plupart des pays de la région sont frappés par une pénurie structurelle d’eau.

«Aujourd'hui facteur de divisions et de tensions, l'eau peut devenir un instrument de paix et de coopération: telle est la thèse centrale du rapport», souligne le ministère suisse des Affaires étrangères (DFAE) dirigé par Micheline Calmy-Rey.

Se voulant pragmatique et ancré dans les réalités complexes du Moyen-Orient, le document dresse une liste de 10 recommandations, comme la création d’un Conseil de coopération pour les ressources en eau réunissant dans un premier temps l'Iraq, la Jordanie, le Liban, la Syrie et la Turquie. A moyen terme, l’ensemble des pays concernés pourraient coopérer dans l'établissement de programmes conjoints de gestion des ressources hydriques.

«Un processus de consolidation d'une véritable paix bleue pourrait ainsi prendre forme», espère le DFAE. Les explications de l’ambassadeur Jean-Daniel Ruch, envoyé spécial pour le Moyen-Orient.