Béchard : un salaire de 44 000 $ à titre de président de la Régie
Il faut dire que sa rémunération a été majorée à quelques reprises durant ses mandats comme président. À son entrée en poste en avril 2004, il touchait 45 $ pour chaque présence à un conseil d’administration ou à une rencontre d’un comité, plus une allocation de dépenses d’un montant égal à la moitié de la rémunération, soit 22,50 $, selon les dispositions d’un règlement adopté par la régie en 2001. Avec l’approbation du conseil, sa rémunération a été augmentée une première fois en octobre 2005. Il touchait alors 315 $ par semaine, en plus d’une allocation de dépenses hebdomadaire de 157,50 $, pour un total de plus de 24 000 $ par année.
C’est en mai 2006 que sa rémunération a été augmentée à 746 $ par semaine, tout en maintenant une allocation de dépenses hebdomadaire de 109 $, une décision applicable de façon rétroactive au 1er avril 2006. La résolution a toutefois été adoptée par un vote divisé, alors que cinq personnes se sont prononcées contre la proposition et neuf pour. Le principal intéressé justifie ce salaire en expliquant qu’il a occupé pendant plus de deux ans les fonctions de directeur des opérations par intérim, à compter de l’autome 2005. « Le directeur des opérations est décédé et j’ai assuré l’intérim, précise M. Béchard. Je travaillais donc à temps plein pour la régie. J’ai fait du développement des affaires, en allant chercher une quinzaine de municipalités clientes en Mauricie. Mais on a décidé avec le conseil de me verser le salaire à titre de président, parce que si j’avais eu le poste de directeur des opérations, il aurait fallu que je quitte la présidence. Ce fut adopté par règlement et affiché dans les journaux. Nous avons vérifié et c’était légal. »
La directrice générale et le nouveau président sont toutefois incapables d’affirmer avec certitude que M. Béchard travaillait réellement à temps plein pour la régie. « C’est certain qu’il n’a jamais eu le poste de directeur des opérations officiellement, car il n’aurait pu continuer à être président en même temps, indique Nathalie Lemoine, directrice générale de la Régie intermunicipale de gestion des déchets du Bas-Saint-François. Moi, je quitte rarement le bureau. Est-ce qu’il travaillait à temps plein? Je ne sais pas, mais j’ai toujours eu affaire à lui comme président. »
Le nouveau président de la régie, Louis Roy, indique quant à lui que c’est justement la question de la rémunération qui a entraîné le vote de non-confiance du conseil envers M. Béchard en novembre 2007. « Combien d’heures il travaillait, je ne peux pas répondre là-dessus, mais nous lui avons demandé un compte rendu de ses activités et c’est comme ça que toute l’histoire a commencé et que nous en sommes arrivés au vote de non-confiance. Pour le compte de dépenses et le salaire, il nous a toujours amené les augmentations en douce, lors de rencontres à huis clos. »
Comparaison
À titre de comparaison, Réjean Pion, le président de la Régie intermunicipale de gestion des déchets de la région maskoutaine, qui dessert la région d’Acton, reçoit 171,09 $ pour chaque conseil d’administration ou comité exécutif auquel il assiste, soit une rémunération de 114,06 $ et une allocation de dépenses de 57,03 $. Considérant qu’il y a 11 séances du conseil d’administration et 11 séances du comité exécutif par année, il touche environ 3800 $ par année pour son rôle de président.
Pour sa part, la directrice générale de la régie du Bas-Saint-François, Mme Lemoine, touche un salaire de 18,58 $ de l’heure, pour un salaire annuel de 36 000 $ par année. En mars 2008, le conseil d’administration de la Régie intermunicipale de gestion des déchets du Bas-Saint-François a toutefois révisé sa position en ramenant la rémunération du président à 120 $, plus 60 $ d’allocation de dépenses, pour chaque présence à un conseil ou un comité. Il faut dire qu’un superviseur des opérations, Mario Duchesneau, a été embauché par la régie le 15 janvier 2008.
Libellés : Éric Béchard, MRC Acton, Wickham
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