L'ICANN rejette l'extension .XXX
Réuni à Lisbonne, le conseil d'administration de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN) a rejeté l'extension en .xxx par 9 voix contre 5. "Cette décision est le résultat d'un examen très attentif de l'ensemble des arguments", a expliqué Vinton Cerf, président de l'ICANN. "Cette réflexion a conduit la majorité du conseil à penser que la proposition devait être rejetée."
C'est la troisième fois que l'ICANN rejette un tel projet. Paul Twomey, directeur général de l'organisation, avait décrit cette semaine la proposition, lancée il y a près de sept ans par la société ICM Registry, comme "clairement controversée". Elle a été critiquée tant dans l'industrie du X que par les organisations religieuses, et le gouvernement canadien avait également averti qu'elle pourrait contraindre l'ICANN à s'impliquer dans l'activité complexe de la régulation des contenus.
"Nous sommes extrêmement déçus par la décision du conseil", a déclaré Stuart Lawley, PDG d'ICM, qui précise que sa société ne compte pas en rester là, laissant entendre qu'elle pourrait engager une action en justice contre l'ICANN. ICM, qui veut obtenir la création du .xxx, avait cité la pré-inscription de plus de 76.000 noms de domaine avec cette extension pour montrer qu'elle bénéficiait de soutiens.
Presque tous les membres du conseil qui ont voté contre la proposition ont souligné leurs craintes que l'ICANN ne soit amené à faire de la régulation de contenu si le .xxx était créé. Certains ont également souligné que l'opposition de l'industrie du X à la mesure, y compris des Webmasters et autres fournisseurs de contenus, montrait que la question était source de divisions et que le .xxx n'était pas le bienvenu.
L'industrie du X "est très divisée depuis le tout début" sur le projet, a souligné le Chilien Raimundo Beca, membre du conseil, qui a voté contre. Les sites porno opposés au .xxx craignaient que les États n'obligent à terme tous les sites X à l'adopter, ce qui risquerait de créer, selon cette industrie, un ghetto en ligne.
Les organisations religieuses redoutaient pour leur part que l'extension ne légitime les sites pour adultes et ne favorise leur prolifération. Selon la société Media Metrix, ces sites sont visités par plus d'un internaute américain sur trois chaque mois. L'ICANN, organisation de droit privé à but non lucratif, avait déjà rejeté une proposition similaire en 2000 et en 2006.
Libellés : Faits Divers, Informatique
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