Tous les coups sont permis!
Pourtant, lors du référendum sur l'indépendance du Québec en 1995, toutes ces belles lois et ces codes d'éthique furent piétinés afin d'assurer la victoire de l'option fédéraliste du NON.
Voici la liste des magouilles qui furent découvertes après le référendum, bien sûr, alors qu'il était trop tard pour y changer quoi que ce soit.
LE CONSEIL DE L'UNITÉ CANADIENNE
Derrière sa façade d'organisme privé de bienfaisance, il fut révélé que le Conseil pour l'unité canadienne est un organe de propagande du gouvernement fédéral, financé par ce gouvernement et par les dons de grandes entreprises canadiennes. Le Conseil participa à plusieurs combines lors du référendum de 95.
Un rapport interne du Conseil fut rendu publique après le référendum, rapport dans lequel les responsables avouaient ouvertement que le statut d'organisme «de bienfaisance» du Conseil n'était qu'une tromperie et qu'il s'adonnait plutôt à des activités partisanes depuis 1993.
On évalue à environ CINQ MILLIONS de dollars la somme distribuée secrètement et illicitement pour promouvoir l'option fédéraliste, en plus des sommes avouées. Ce budget collossal fut attribué en un temps record par le gouvernement fédéral, sans que personne ne sache au juste à quoi l'argent servirait. Plus tard, lorsque le directeur général des élections du Québec débuta une enquête sur l'organisme, un jugement de la Cour suprême du Canada vint y mettre brutalement fin. En six mois, il avait tout de même eu le temps de découvrir qu'on avait illégalement dépensé 4,8 millions de dollars pendant la campagne référendaire. Cette somme colossale fut attribuée par le ministre du Patrimoine Michel Dupuy à même les fonds votés pour «venir en aide aux minorités linguistiques du Canada». Un détournement de fonds gigantesque.
Pour mieux dissimuler ses activités de propagande et s'assurer que personne ne découvre la scandaleuse affaire avant le référendum, le Conseil multiplia ses raisons sociales: Conseil Québec, Coalition des partenaires, Impact 95, etc. Ces organismes partagent tous le même personnel et les mêmes locaux que le Conseil pour l'unité canadienne.
OPTION CANADA
L'une de ces façades, baptisée Option Canada, fut créée afin d'émettre des reçus pour fins d'impôts aux grandes entreprises canadiennes qui souhaitaient contribuer de larges sommes à cette «oeuvre de bienfaisance». Oui, vous avez bien lu, ces sommes dépensées illégalement par des organismes fantômes du gouvernement fédéral étaient en plus DÉDUCTIBLES D'IMPÔT! Par la fenêtre la belle démocratie et la transparence!
À ce jour, le gouvernement fédéral a toujours refusé de révéler quoi que ce soit sur toute cette opération. Lorsque des journalistes demandèrent à l'ancien ministre du Patrimoine, Michel Dupuy, où était passé tout cet argent, il répondit qu'il avait oublié. Sheila Copps, vice-première ministre du Canada et qui succéda à Dupuy au ministère, se refuse encore de répondre aux questions et se contente de dire que les fonds ont servi à défendre l'unité du pays. Le député fédéral Claude Dauphin, également impliqué dans l'affaire, devient par la suite conseiller spécial sur les questions québécoises du ministre des Finances, Paul Martin.
Et ça ne s'arrête pas là! Entre 1996 et 2000, Ottawa a transféré la somme de 30 millions de dollars au Conseil: 23 millions du ministère du Patrimoine et 7 millions de Développement et Ressources humaines Canada. Extraordinaire, n'est-ce pas?
COMMITTEE TO REGISTER VOTERS OUTSIDE QUEBEC
Ces détournements massifs de fonds publics ne sont même pas la pire des manoeuvres dont s'est rendu coupable de Conseil.
Le Committee to register voters outside Quebec fut mis sur pied afin de contourner les lois électorales québécoises. Celles-ci permettent à tout ex-résident du Québec parti depuis moins de deux ans, qui manifeste son intention de s'y établir de nouveau, de voter au référendum. Le Committee mis donc sur pied un site web et se chargea de recruter des électeurs hors Québec en leur faisant parvenir les documents nécessaires par la poste. Ces non-résidents n'avaient qu'à faire semblant qu'ils prévoyaient revenir au Québec sous peu afin d'avoir droit à un bulletin de vote. L'immense majorité de ces voteurs anglophones hostiles à la souveraineté du Québec (plusieurs avaient quitté le Québec après l'élection du PQ) ont bien sûr voté NON et l'ont fait sous le couvert de fausses déclarations.
L'opération a-t-elle vraiment eu un impact sur le résultat final? La réponse à cette question fait frissonner d'horreur. Le webmestre du site web du Committee, P. Paul Fitzgerald, affirmera par la suite que l'opération recruta pas moins de 50 000 voteurs non-résidents du Québec. Quand on sait que le référendum de 1995 fut finalement perdu par environ 40 000 votes, on ne peut que constater que l'opération eut des résultats dévastateurs. Sans celle-ci, on peut supposer que le OUI aurait très probablement remporté la victoire et que le Québec serait aujourd'hui un état indépendant.
Le directeur général des élections du Québec confirme la portée de l'opération. Alors qu'en 1992, seulement 3086 résidents hors-Québec avaient souhaité voter, pour le référendum de 1995 on reçoit jusqu'à 500 demandes par jour! Deux semaines avant le référendum, le gouvernement du Québec a obtenu une injonction pour mettre un terme à l'opération, mais le mal était déjà fait.
Les fraudeurs vont plus loin. Le directeur général des élections du Québec découvrit que près du tiers des gens qui avaient demandé qu'on leur envoie un bulletin de vote à l'extérieur se retrouvaient en même temps sur les listes québécoises! Plus de 4000 fraudeurs espéraient ainsi obtenir deux votes plutôt qu'un seul.
La manoeuvre du Committee est si odieuse et répréhensible que même la très fédéraliste Montreal Gazette la dénonce dans un article publié le 22 août 1995.
OPÉRATION CITOYENNETÉ
Une autre magouille indéfendable fut mise en oeuvre par le gouvernement fédéral afin de faire échec à la souveraineté du Québec en 1995: l'Opération Citoyenneté. Pour lire un article de journal qui expose cette scandaleuse affaire, cliquez ici.
RADIO-CANADA
Comme nous le savons tous, l'un des éléments fondamentaux d'une société démocratique est la liberté de presse. Les gouvernements démocratiques se doivent de respecter l'indépendance de la presse et les journalistes se doivent de rapporter les faits avec la plus grande objectivité possible. Il semblerait que même ces règles élémentaires aient été suspendues lors du référendum de 1995.
En effet, lors du référendum de 95, la SRC (Société Radio-Canada) et la CBC (Canadian Broadcasting Corporation) firent preuve d'une partialité flagrante pour favoriser les fédéralistes du camp du NON. Cette constatation ne vient pas des partis souverainistes, mais bien d'un organisme indépendant, l'institut Fraser de Vancouver.
Pour se défendre, le président de la société d'état affirme que ses journalistes se devaient de refléter le consensus populaire dans leurs reportages! Quelle sottise! Faudrait-il donc que, lors des prochaines élections, les journalistes favorisent quiconque est en avance dans les sondages au détriment des autres? Les journalistes ont le droit de manquer d'objectivité, pourvu que leur parti pris aille dans le sens du consensus populaire? Est-ce là une approche objective et neutre?
Il s'agit plutôt d'une entorse sérieuse et grave au code d'éthique journalistique qui bafoue les principes les plus fondamentaux du journalisme. Il fut depuis prouvé statistiquement que les émissions d'informations anglophones de la CBC avaient nettement avantagé le camp du NON au profit du camp du OUI. L'ombudsman de Radio-Canada, Mario Cardinal, constate dans son rapport que ce ne sont pas seulement les journalistes anglophones de la société d'état qui ont transgressé les règles d'éthique de la profession, mais que le phénomène était généralisé dans les médias du Canada anglais. L'institut Fraser de Vancouver a confirmé cela dans un rapport qui déclare que: "la télévision anglophone a réellement favorisé les arguments du NON. (...) la couverture des arguments en faveur et contre la question référendaire plaçait clairement les réseaux de télévision (comme CTV) en faveur de la campagne fédéraliste." Le rapport ajoute que certaines émissions dites "d'information" offraient une telle propagande fédéraliste qu'elles auraient dû être payées par le camp du NON. Qu'on ne se surprenne plus que les Anglo-Québécois aient voté si massivement NON au référendum de 1995!
Pour ce qui est du réseau francophone de Radio-Canada, le journaliste Norman Lester rend publique un document qui en dit long sur l'impartialité de la SRC. Dans son "Livre Noir du Canada anglais 2", Lester cite une lettre écrite en 1998 par le directeur des nouvelles de Radio-Canada, Jean Pelletier, à une téléspectratrice qui se plaignait que la couverture de la campagne électorale québécoise favorisait trop le PQ à son goût. Dans sa réponse, Pelletier rétablit les faits et écrit: "Au moment d'écrire ces lignes, cela fait trois jours que l'élection a eu lieu, que les sondeurs se sont trompés, que M. Charest a été élu (comme député de Sherbrooke) et que M. Bouchard a repoussé à je ne sais quand la tenue d'un référendum. D'aucuns estiment que la sagesse a prévalu. Nous croyons y être pour quelque chose."
C'est le directeur des nouvelles de Radio-Canada lui-même qui le dit: la SRC se vante d'avoir eu un effet néfaste sur la campagne du Parti québécois en 1998. Il en est fier! Le dossier est donc clos: la Société Radio-Canada est un organe de propagande fédéraliste dont le mandat n'est pas de couvrir la nouvelle de façon objective et neutre, mais bien de faire la promotion de l'unité canadienne et de la thèse fédéraliste. Un misérable organe de propagande. Pensez-y à deux fois avant de choisir cette station pour vos nouvelles de ce soir.
Tous les Québécois et tous les Canadiens, peu importe leurs croyances politiques, devraient s'indigner de ces pratiques frauduleuses qui ridiculisent la démocratie et méprisent le verdict du peuple. Un gouvernement qui encourage ce genre de pratiques anti-démocratiques mérite d'être dénoncé haut et fort. Ces magouilles doivent être reconnues pour ce qu'elles sont: des crimes contre la démocratie.
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