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samedi, avril 28, 2007

Diabète: de nouvelles pistes génétiques

Des scientifiques ont découvert des groupes de nouveaux variants génétiques qui augmentent le risque de développer un diabète de type 2. Si la découverte est de taille, la voie utilisée par les chercheurs pour y arriver ne l'est pas moins. Ce travail, signé par trois équipes de recherche internationales qui ont partagé leurs découvertes, a été publiée jeudi sur le site en ligne du journal Science.

Les scientifiques ont analysé l'ADN de plus de 32.000 personnes réparties dans cinq pays dans le but de déterminer les endroits qui abritent les facteurs de risque génétiques de cette maladie souvent fatale. Ce type de travail annonce une nouvelle ère dans la recherche génétique. La plupart des avancées jusque-là ont été faites à partir de la découverte de la mutation d'un seul gène à l'origine de la maladie.

Mais une partie des tueurs les plus répandus dans le monde, notamment les maladies cardio-vasculaires ou le diabète, sont le résultat d'interactions complexes entre de nombreux gènes et le mode de vie moderne, et démêler les gènes coupables était jusque-là resté pratiquement impossible.

"Durant la dernière décennie, ou peut-être plus longtemps, nous avons observé l'endroit le plus visible pour tenter de découvrir ces gènes... et la plupart du temps, la lumière ne se trouvait pas là où nous souhaitions qu'elle se trouve", a déclaré le Dr Francis Collins, qui dirige le service de génétique des Instituts nationaux de santé, co-auteur de la recherche dévoilée jeudi.

Les chercheurs ont découvert quatre mutations génétiques jusque-là inconnues capables d'augmenter le risque de diabète de type 2, et ont confirmé le rôle joué par six autres gènes.

Toujours jeudi, dans le journal Nature Genetics, une autre équipe de recherche, dirigée cette fois par des chercheurs islandais, a déclaré avoir, elle aussi, découvert un de ces nouveaux gènes, qui semblerait augmenter les risques de diabète surtout chez les personnes qui ne sont pas obèses.

Dans un deuxième temps, les scientifiques vont devoir comprendre le rôle de ces gènes, dans l'espoir de découvrir une nouvelle voie de traitement et de prévention de cette maladie, en augmentation, qui touche déjà plus de 170 millions de personnes dans le monde.

Avec le diabète de type 2, l'organisme peu à peu perd sa faculté à utiliser l'insuline, hormone clé qui fait pénétrer le sucre dans la cellule. Il représente la cause majeure de maladie cardio-vasculaire, une concentration importante de sucre endommageant les vaisseaux, et conduit à l'insuffisance rénale, à la cécité et à des amputations.

L'obésité et le manque d'exercice sont les facteurs de risque les plus importants. Mais l'hérédité joue également un rôle: les personnes dont un parent est touché ont un risque de développer un diabète multiplié par 3,5 comparé à ceux dont la famille est indemne de la maladie.

Ce nouveau travail passe au crible l'ADN pour y trouver des modèles de petites variations génétiques, les SNPs (prononcer "snips"), plus fréquentes chez les diabétiques. Les SNPs peuvent servir d'indicateurs pour suivre les gènes promoteurs de la maladie. Pour s'assurer que ces SNPs sont impliqués, les chercheurs les ont étudiés chez plus de volontaires encore, jusqu'à tester l'ADN de plus de 32.500 personnes, entre l'Angleterre, la Finlande, la Pologne, la Suède et les Etats-Unis.

Ces variants à haut risque peuvent augmenter de 20% le risque de développer un diabète de type 2, ont souligné les équipes. Parmi les gènes impliqués: une paire que l'on pensait jusqu'ici uniquement en rapport avec certains cancers, on encore une région du chromosome 11 dans laquelle aucun gène n'a encore été décrit.

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