L'aspirine prévient elle le cancer?
"Souvent les gens vont se dire, 'Pourquoi est-il si difficile d'obtenir une réponse claire avec une pilule qui ne coûte que quelques sous, qui est disponible sans prescription et est consommée par des millions de personnes?'", déclare le Dr Michael Thun, de la Société américaine du cancer, qui est l'un des auteurs de la nouvelle étude.
Pendant des décennies, les scientifiques ont espéré que l'aspirine s'avère un moyen facile de prévenir certains cancers. L'idée de base, c'était que l'aspirine combat l'inflammation _ et donc la douleur _ en inhibant des substances appelées des enzymes de cyclooxygénase (COX). Ces enzymes mènent également à la formation de certaines tumeurs, qu'on retrouve dans le cancer du sein, de la prostate et colorectal.
L'aspirine permet aussi de réduire le risque de caillots de sang, ce qui explique sa capacité à combattre les maladies du coeur. On recommande une aspirine de bébé par jour (81 mg) aux gens qui ont une maladie cardiovasculaire ou qui sont à risque.
Il est toutefois plus difficile de démontrer que la réduction de COX mènerait à la réduction du risque de tumeurs. Et parce que l'aspirine peut provoquer des ulcères et des saignements d'estomac, les preuves d'un effet anticancer devront être évidentes avant qu'un organisme de santé ne consente à recommander officiellement son usage dans ce contexte.
L'aspirine et d'autres médicaments anti-inflammatoires réduisent le risque de plusieurs cancers chez les animaux. Les données chez les humains sont toutefois moins concluantes. Le Dr Thun et ses collègues à la Société du cancer se demandaient si plusieurs des études précédentes avaient utilisé une dose trop modeste d'aspirine pour espérer pouvoir obtenir un effet anticancer. Ils ont donc étudié l'aspirine pour adultes _ 325 mg ou plus _ dans une étude regroupant plus de 140 000 personnes.
L'ingestion quotidienne d'aspirine pour adultes durant une période d'au moins cinq ans était associée à une réduction de 30 pour cent du risque de cancer colorectal, de 20 pour cent du risque de cancer de la prostate et de 15 pour cent du cancer en général, ont-ils écrit dans l'édition de la semaine dernière du Journal of the National Cancer Institute. Ce n'est pas là une preuve directe des effets bénéfiques de l'aspirine, mais elle incitera peut-être la tenue d'autres études, avec des doses plus élevées, qui permettront d'obtenir des réponses plus claires.
Que faire d'ici là? Aucune organisme n'est prêt à recommander l'aspirine pour la prévention du cancer, même pour ceux qui sont à risque élevé de cancer colorectal. Consultez un médecin si vous songez à prendre de l'aspirine dans ce but, prévient le Dr Thun, car ce médicament peut représenter un danger pour une personne qui saigne facilement ou qui a certaines maladies.
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