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mercredi, mars 24, 2010

Une étude canadienne propose une profonde réforme de l'OTAN

L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) doit se transformer pour répondre efficacement aux nouvelles menaces sur la planète, et la réflexion en cours doit amener des modifications profondes et durables qui répondent aux besoins du Canada, soutient une nouvelle étude rédigée par de gros noms de la diplomatie et du domaine militaire canadien.

Ce document de 64 pages, dont Le Devoir a obtenu copie, sera rendu public ce matin, à Ottawa. Le message des experts canadiens est clair: l'OTAN a un avenir, mais il doit d'abord subir une cure de jeunesse. «Le temps est mûr pour une discussion franche sur les problèmes qui pèsent sur l'Alliance. Ce n'est pas le moment de se contenter de modestes ajustements. C'est le temps de transformer l'OTAN en une organisation du 21e siècle», peut-on lire.

Les auteurs de l'étude canadienne affirment que l'OTAN, créée lors de la guerre froide pour se défendre contre la Russie, doit maintenant devenir une alliance souple, rapide, bien structurée et adéquatement financée afin d'être en mesure d'intervenir efficacement dans des conflits asymétriques comme celui en Afghanistan. «Aujourd'hui, son coffre à outils ne s'aligne pas parfaitement à ses tâches», disent les auteurs de l'étude «La sécurité dans un monde d'incertitude. Un point de vue canadien sur le nouveau concept stratégique de l'OTAN».

Les grands principes du document sont: la prise de décision doit être plus rapide; il doit y avoir plus de soldats prêts à être déployés à l'étranger; les ressources civiles doivent être plus présentes et mieux équipées pour rebâtir des États en déroute; le financement des opérations doit être mieux réparti entre les membres, particulièrement pour le Canada et les États-Unis, qui interviennent loin de chez eux; l'OTAN doit améliorer sa collaboration avec l'ONU et les ONG; les ressources militaires doivent être suffisantes pour accomplir les missions.

De plus, l'OTAN doit arrêter d'être eurocentriste, ce qui nuit au Canada, qui a aussi des intérêts dans la région du Pacifique, notent les auteurs.

Des résultats à l'automne
Les 26 rédacteurs de ce document ont été encadrés par la Conférence des associations de la défense, basée à Ottawa, et l'Institut canadien de la défense et des affaires étrangères, de Calgary. Parmi les auteurs, on compte un ancien ministre de la Défense (David Pratt), trois anciens chefs d'état-major de la Défense (John Anderson, Paul Manson et Ray Hénault), un ancien président du Comité militaire de l'OTAN (Ray Hénault), un ancien ambassadeur (John Noble), un ancien greffier du Conseil privé (Mel Cappe), un ancien directeur général à la sécurité internationale au ministère des Affaires étrangères (Paul H. Chapin) et une multitude d'universitaires et de militaires actifs et à la retraite.

Ce document est une contribution au débat en cours à l'OTAN, qui tente d'élaborer un plan d'action pour transformer le regroupement de 28 pays. Un groupe d'experts, sous la direction de l'ancienne secrétaire d'État américaine Madeleine Albright, a été mis en place. Le sommet de l'OTAN de l'automne 2010, au Portugal, devrait permettre d'enclencher les transformations.