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mardi, mars 23, 2010

Un changement de garde au féminin

À la suite du départ du lieutenant Charles Renaud en décembre, un nouveau directeur vient tout juste d’entrer en fonction au poste de la Sûreté du Québec de la MRC d’Acton. En fait, il serait plus juste de dire une nouvelle directrice, puisque c’est la lieutenante Chantale Doyon qui a été nommée à la tête du poste d’Acton, qui est ainsi devenu le tout premier en Montérégie à être dirigé par une femme.

« Je dois dire que ça me fait un petit velours d’être la première officière dans le district de la Montérégie, qui est pourtant un des plus gros au Québec, indique-t-elle. Je suis contente d’être celle qui pourra ouvrir la porte à d’autres femmes. Mais je suis bien consciente qu’en tant que femme évoluant dans un milieu d’hommes, on est toujours observée. »

Ce n’est toutefois pas une réalité qui fait peur à Mme Doyon, d’autant plus qu’elle a déjà vécu une situation semblable par le passé. En effet, elle est devenue en 1996 la première policière embauchée au poste de Lac-Mégantic. « À l’époque, j’avais senti un peu d’appréhension de la part des policiers et j’ai su par la suite qu’il y en avait aussi de la part de leurs femmes, qui n’aimaient pas beaucoup que je passe la nuit dans une voiture de patrouille avec leur conjoint. Mais j’ai fait mes preuves, j’ai montré que j’étais professionnelle, et les choses se sont bien déroulées. Mais c’est évident qu’il ne faut pas avoir les oreilles trop sensibles quand on travaille dans un milieu d’hommes. Disons qu’ils ne passent pas par quatre chemins pour dire ce qu’ils pensent. »

Au fil des ans, Mme Doyon a gravi les échelons et occupé pratiquement toutes les fonctions possibles au sein de la police. Un net avantage selon elle, puisqu’elle en mesure de comprendre la réalité de chacun.

« Je me souviens par où je suis passée, mentionne-t-elle. Je connais chacune des fonctions et je sais ce que les gens aiment de leur tâche et ce qui les écoeure. Quand tu n’oublies pas ce que toi-même tu as fait avant, tu es en mesure de gérer plus humainement. Et moi, je crois au principe de la porte ouverte. Je veux être à l’écoute. Je sais mettre mes culottes quand c’est le temps, mais je pense que je suis capable d’être conciliante. Il y a des gens qui gèrent des ressources humaines, mais j’essaie de gérer humainement des ressources. »

Est-ce donc là la différence entre une femme et un homme à la direction? « Je ne pense pas, c’est davantage une question de personnalité, répond celle qui était directrice à Thetford Mines, avant de prendre le poste à Acton Vale, afin de se rapprocher de son conjoint, établi à Bromont. Une chose est certaine, au niveau opérationnel, il n’y a pas de différence entre un homme et une femme. C’est peut-être au niveau interpersonnel que les choses sont un peu différentes. Mais au-delà du sexe, c’est surtout lié à la façon d’être de chacun. »

Pour Chantale Doyon, l’important est donc de travailler en collaboration avec tout le monde. « Je n’ai surtout pas l’intention d’arriver en disant « Tassez-vous, c’est moi le boss », précise-t-elle. Pour le moment, je suis en phase d’observation. Je veux identifier avec les gens ce qui fonctionne bien et les choses que l’on peut améliorer. Je n’ai pas la prétention de tout savoir et ça se peut que je me trompe. Mais je suis capable de l’admettre, de mettre un genou par terre et de recommencer. »

Entrée en poste le 8 mars, elle a d’ailleurs déjà pris contact avec les maires de la MRC. « Je sais déjà que trois priorités ont été établies par le comité de sécurité publique, soit la prévention des crimes contre la propriété, les interventions dans les milieux publics, tels que les parcs, les écoles, l’aréna, et finalement la sécurité sur le réseau routier. Mais l’objectif ultime est de faire en sorte que les gens se sentent bien et en sécurité chez eux. »