Sida: l'arrêt temporaire du traitement est dangereux
De nombreux patients séropositifs ont demandé à leurs médecins la permission d'arrêter périodiquement le lourd traitement qu'ils prennent pour combattre leur maladie, et qui peut entraîner des effets secondaires très handicapants. Plusieurs études d'importance plus réduite avaient suggéré qu'une "pause" dans le traitement améliorait le bien-être des malades. Mais d'après les résultats d'une nouvelle étude portant sur près de 5 500 patients répartis dans 33 pays et publiée cette semaine dans le New England Journal of Medicine, cette stratégie thérapeutique pourrait être dangereuse.
Cette étude précise que le nombre de décès est plus de deux fois plus élevé chez les patients prenant des médicaments de façon intermittente que chez ceux qui les prennent tous les jours. Toutefois, beaucoup de ces morts ne sont pas en relation avec le sida, c'est pourquoi on ne sait pas pourquoi leur nombre varie, ont déclaré les chercheurs. La moitié environ des patients inclus dans l'étude recevaient un traitement contre le sida. Les autres avaient interrompu leur traitement quand le nombre de cellules immunitaires-clé avait atteint un certain niveau, pour le reprendre quand ils tombaient au-dessous d'un certain palier.
Le nombre de pauses thérapeutiques, dans le second groupe traité, variaient. Mais dans l'ensemble, les patients prenaient leur traitement 33% du temps. Les patients du premier groupe prenaient leur traitement 94% du temps. L'étude a débuté en janvier 2002, mais a pris fin en janvier 2006, quand il est apparu évident que les gens mouraient plus dans le groupe traité par intermittence. Même si le nombre de morts était faible: 3% de tous les participants sont morts ou ont développé une maladie liée au sida: soit 55 dans le groupe au traitement intermittent, contre 30 dans le groupe au traitement continu.
Les principales causes de décès dans les deux groupes comprenaient le cancer, les maladies cardio-vasculaires, les intoxications médicamenteuses ou des maladies opportunistes liées au sida. Dans le groupe au traitement continu, 17 personnes ont souffert d'infections non mortelles. Dans le groupe qui avait interrompu le traitement, 65 personnes ont développé des pathologies non mortelles, notamment des pneumonies bactériennes, des mycoses, et des cancers liés au sida.
Quatorze des chercheurs de l'étude ont été payés par des laboratoires pharmaceutiques fabriquant des médicaments contre le sida, souligne le NEJM.
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