Plusieurs enfants se pendent pour imiter la mort de Saddam Hussein
Diffusées par les médias de toutes sortes, Internet, télévision ou presse, les images de la mort de l'ancien président irakien montrent un homme digne, qui ne tente pas de se soustraire à son sort et finit se balançant au bout de la corde, la nuque brisée par le noeud coulant lorsque la trappe s'est ouverte sous ses pieds.
Au Yemen, au moins deux jeunes garçons ont péri et un troisième s'est grièvement blessé dans ce qui apparaît comme des "reconstitutions" des derniers instants de Saddam Hussein. Ainsi, selon un responsable de la sécurité, un collégien de 13 ans s'est tué après avoir regardé l'exécution à la télévision, qui l'avait fortement impressionné. Quand sa famille est rentrée, il était pendu à un arbre, a déclaré son cousin, Yahya al-Hammadi.
Dans l'est du Pakistan, à Rahim Yar Khan, c'est un garçon de neuf ans qui a succombé alors que sa mère, l'ayant trouvé en pleurs après sa tentative manquée, l'amenait à l'hôpital. Mubassahr Ali "a utilisé un long morceau de tissu, l'a accroché au ventilateur du plafond et a noué l'autre extrémité à son cou. Il est monté sur une chaise et est tombé", selon un responsable de la police locale, Sultan Ahmed Chaudhry.
En Arabie saoudite, un enfant de 12 ans a été découvert mort par son frère, une corde autour du cou, suspendu à une porte de fer, selon le journal "Okaz", qui cite le frère. Sultan Abdullah al-Shemmeri vivait dans la province de Hafr al-Baten, proche de la frontière irakienne. "Il n'avait que 12 ans et ne savait pas vraiment si l'exécution de Saddam était une bonne chose ou une mauvaise", a estimé samedi un responsable du ministère saoudien de l'Intérieur, sous le couvert de l'anonymat.
Aux États-Unis, un garçon du Texas âgé de dix ans s'est également pendu à des lits superposés le 31 décembre après avoir regardé les informations sur la mort de l'ex-dictateur au journal télévisé; et en Turquie, un autre enfant, de 12 ans, s'est tué de la même façon après avoir lui aussi vu les images de l'exécution sur le petit écran. Les médias d'Algérie et d'Inde ont fait état de cas similaires invérifiables de façon indépendante.
Certains, experts ou membres des familles touchées, montrent du doigt la télévision et Internet, qui ont diffusé les images tournées par le gouvernement de Bagdad mais aussi celles enregistrées clandestinement, apparemment avec des téléphones portables, par des personnes qui assistaient à l'exécution. Ces vidéos ont déclenché une polémique sur la façon dont s'étaient déroulés les derniers instants de Saddam Hussein.
Pour Hisham Ramy, professeur de psychiatrie à l'Université Ain Shams du Caire, les vidéos violentes peuvent affecter gravement des enfants qui ne saisissent pas encore les conséquences de la mort et de la violence. "Ils voient comment c'est fait mais ne pensent pas que ce soit horrible et sont davantage (que des plus grands) susceptibles d'imiter" la scène, explique-t-il.
Mais à Koweit City, le pédopsychologue Jasem Haia met en garde contre la tentation de tout mettre sur le compte de ces images. "C'est extrême. Je pense que ces enfants souffraient déjà de désordres physiologiques", avance-t-il.
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