Liens entre maladies cardiovasculaires et Alzheimer
Selon le docteur Judes Poirier, directeur du Centre McGill d'études sur le vieillissement, la découverte, annoncée en début de semaine, d'un nouveau gène qui augmenterait le risque de contracter la maladie d'Alzheimer est la plus récente pièce d'un casse-tête qui commence à prendre une forme plutôt étonnante.
De nombreuses recherches récentes, menées sans lien entre elles, tendent en effet à démontrer que les facteurs de risque pour les maladies cardiovasculaires, notamment le diabète, l'hypertension ou un taux de cholestérol élevé, sont aussi les facteurs qui déclenchent ou accélèrent la maladie d'Alzheimer.
Le gène SORL1, dont il a été question cette semaine, est d'ailleurs relié au cholestérol, tout comme un autre gène, l'APOE, clairement identifié comme prédisposant à l'Alzheimer.
Des chercheurs ont constaté, parfois même lorsque ce n'était pas le sujet de leurs recherches, que le fait de contrôler le taux de cholestérol, le diabète ou l'hypertension permettait de freiner la progression de l'Alzheimer chez des patients atteints de la maladie et de réduire le risque d'en souffrir chez ceux qui ne l'avaient pas développée. Les résultats de deux études d'envergure, l'une de la compagnie pharmaceutique Pfizer et l'autre du gouvernement des Etats-Unis, sont attendus avec impatience en 2007 car ils permettront de déterminer sur une grande échelle si des médicaments qui réduisent le taux de cholestérol freinent aussi la progression de l'Alzheimer.
"Si ça s'avère positif, si toutes les petites études qu'on a vu apparaître à gauche et à droite (...) sont confirmées par les deux énormes études internationales, vous pouvez être certains que demain tous les gens qui souffrent d'Alzheimer vont recevoir des prescriptions d'agents du cholestérol", a dit le Dr Poirier en entrevue.
Si les hypothèses envisagées se confirment, le Dr Poirier affirme que l'année 2007 sera la fin de l'ère où l'on ne soignait que les symptômes de l'Alzheimer pour entrer dans celle où la pharmacologie et la génétique seront combinées pour dépister le risque d'en souffrir, prévenir son apparition et ajuster le traitement selon l'une ou l'autre des causes identifiées.
Il note avec enthousiasme qu'une telle percée pourrait se concrétiser très rapidement puisque les traitements médicamenteux pour l'hypercholestérolémie, l'hypertension et le diabète existent déjà.
"On a plusieurs médicaments en 2007 pour lesquels on va avoir des résultats (...). Ils sont normalement utilisés en cardiovasculaire et ils ont des bénéfices clairs, nets et précis dans le contexte de la maladie d'Alzheimer", a dit le Dr Poirier.
Il souligne aussi que l'on connaît déjà les moyens de réduire le risque de maladie cardiovascvulaire, soit une saine alimentation et de l'exercice régulier. Le Dr Poirier ajoute que d'autres études ont d'ailleurs démontré qu'une saine alimentation ou le fait de faire de l'exercice trois fois par semaine pouvaient aussi freiner la progression de la maladie d'Alzheimer, des résultats qui ne seraient jamais venus à l'esprit des chercheurs il n'y a pas si longtemps.
Libellés : Biologie, Psychologie, Sciences
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