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samedi, juillet 02, 2005

Un joyau de Loco Locass.

Bien quel ne soit plus de l’actualité artistique, la pièce Malamalangue de Loco Locass reste pleinement d’actualité politique. Un des reporters du Blog Indépendant l’affectionne tout particulièrement et l’a même transcrite du livret de paroles à un format Word. Les paroles de Malamalangue ne se retrouve même pas sur le site officiel du groupe. Le reporter leur a portant bien fait parvenir une copie du précieux document mais aucune réponses ni changements ne s’en suivis. Alors pour que les efforts d’un des piliers de la presse valoise ne soient pas été vains, voici l’intégrale de la transcription :

Malamalangue (Biz, Batlam, Chafik/Chafik)

Peuple à la mer À la merci des courants, qui n’est pas au courant

Dont la langue à vau-l’eau navigue entre deux eaux Dont la culture dérive au large des rives d’un incontinent mercantile Quand il s’agit de s’agiter sache que les Loco Locass occupent la place Jacassent avec audace et cassent la glace En dénonçant la menace qui sévit sur la masse

C’est assez sérieux Plutôt pernicieux On croirait au complot tacite de la nation

Car aucun ne s’indigne de la situation Dans la symphonie multiculturelle de Trudeau (son rêve était beau) La voix francoaphone est noyé sous le son du sax anglo-saxon Tabarnack ‘sont 300 millions ! – Pendant qu’un Néo-Québécois de souche se tire une bûche, un autre Anglo Klaxon sac’ son camp – Notre syntaxe est en voie d’extinction Minée, contaminée, déterminée par Shakespeare et ses sbires Y’a pas d’quoi rire, car j’ai mal à ma langue.

A court de discours, je me dis : cours toujours Jour et nuit aucune dichotomie

C’est la grande noirceur qui sévit C’est vite dit, précis, concis, bref : Mon pays est loin de la Laconie, Honnie, bannie, c’est comme chercher Charlie

Où est ma langue ? Où est mon esprit ? Où suis-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Où vis-je ? L’insidieuse érosion du langage et ses suites me terrifient Je suis l’homme calcaire en beau calvaire devant les assauts séculaires d’une mer qui se sape les pieds.

I’m’ pogne des fois des envies d’hermétisme à l’extrême Une néo-nipponnerie, une genre de juiverie Mais j’vivrais mal d’être jugé lepéniste N’empêche qu’au bouche-à-bouche Ma langue mal embouchée couché Avec le butcher J’en embrasse large mais je couche Mes mots pour 7 millions de cocus sans colonne verbale Avale mon venin mollusque, suce jusqu’à ce que t’en tire un antidote Qui dotera ta glotte pour le french universel J’ai rien contre l’orgie romaine, man Mais j’ramonne personne en franglais C’est pas vrai ou faux je m’en fous Mon parti est pris Tu l’auras compris Ma rage contre la machine est une mutinerie contre le mutisme Ce séisme tranquille.

Je m’infiltre effronté Forcé de fitter dans la foulée de ces fous paroliers Qui mettent flamberge au vent à tout moment Pour défendre leur langue Avant qu’exagérément exsangue, elle prende Comme une sorte de langue morte (Langue d’Oc) OK, je te l’concède On est un peu con et on cède Nous aussi à la tentation de parsemer not’tchatche locass Du langage des fat ass Un p’tit cool par-ci beat par là Whatever man, we speak like we …

« Speak white », Wouanh j’ai la voix blanche de m’être trop tu…é au silence Blanches négresses et nègres blancs Nos mots sont des balles à blanc Pan ! Beaucoup de bruit pour rien mais le lendemain JE ME SOUVIENS de rien Aphasie, avachi Chie dans son froc de french frog Vagissant… piternellement Le Québec de lièvre n’en finit pas de naître…pas Ceux qui tracèrent la trachée d’une voix Qui n’a pas la portée d’un crachat J’mâche pas mes mots C’est pas d’la mash potato Sache que les Loco Locass Sont des koubraüss qui causent et qui haranguent Ce qui leur cause des mot sur le bout de la langue.

Tous et toutes, professeur, citoyens Animateur de Musique Plus et politiciens Je nous accuse au tribunal de la conscience D’avoir immolé le français sur l’autel de l’indifférence Malgré que le combat soit perdu d’avance – même en France – Nous défendons notre patrie contre l’anglosphyxie Tel que le firent les Phrygiens face à l’Empire Romain Nous avons pris le maquis linguistique Et opposons à l’Amérique une résistance lyrique Notre tactique est unique et consiste en la verbalistique Nous faisons flèche de tout mot Nos arbalettres envoient des carreaux lexicaux Au macrophone, les Loco détonnent Et proposent, entre autres choses, une prose qui ose et qui désankylose Si texturé soit-il, ton texte doit expliquer le contexte de ton cortex car Sans sens le son n’est que sensation Mais sans son le sens est sans action.

Le Blog Indépendant fait fit des lois pour rapporter la nouvelle.

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