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dimanche, novembre 27, 2011

Le robot mobile «Curiosity» de la NASA s'envole en direction de Mars

La NASA a lancé samedi matin en direction de Mars le robot mobile «Curiosity», l'engin le plus élaboré jamais envoyé dans l'espace pour explorer une autre planète. Plus de 13 000 personnes se sont rassemblées au Kennedy Space Center en Floride afin d'assister au premier lancement de la NASA vers la Planète rouge depuis quatre ans.

Pourvu de six roues et d'un bras articulé, «Curiosity» atteindra sa destination l'été prochain au terme d'un voyage de près de neuf mois et de 570 kilomètres. Une fois sur Mars, il mettra à profit sa foreuse, son laser et ses autres instruments pour traquer d'éventuelles traces de vie sur la plus proche voisine de la Terre. Laboratoire mobile d'une tonne, le robot prélèvera des échantillons des roches et du sol martiens afin de les analyser sur place, ce qui constitue une première, et fonctionnera grâce à l'électricité générée par 4,8 kg de plutonium radioactif.

L'un des 10 instruments du robot, soit le spectromètre à particules alpha et rayons X (APXS), a été fourni par le Canada. L'outil a été conçu par le professeur Ralf Gellert de l'université de Guelph, en Ontario. Il servira à analyser la composition chimique des roches et du sol de la Planète rouge. «C'est un bon modèle de partenariat pour le Canada», a affirmé Alain Berinstain, directeur du développement scientifique et académique pour l'Agence spatiale canadienne.

«Nous le faisons souvent dans le cadre de missions d'exploration spatiale en fournissant une composante modeste mais essentielle à la réussite de la mission et en poussant nos partenaires internationaux à rechercher notre expertise.» Même si «Curiosity» a la taille d'une voiture, le directeur du programme d'exploration de la NASA, Doug McCuistion, l'a baptisé le «camion monstre de Mars».

«C'est une énorme mission. C'est l'équivalent de trois missions et, franchement, c'est toute une entreprise», a déclaré M. McCuistion. «La science-fiction est devenue réalité scientifique. Nous volons vers Mars. Nous allons nous poser là-bas et voir ce que nous pouvons y trouver.» Le principal objectif de ce projet de 2,5 milliards $ est de vérifier si les terres froides et désertiques de Mars ont déjà été favorables à l'apparition de la vie ou si elles le sont actuellement.

La NASA utilisera également «Curiosity» pour mesurer le niveau de radiation. Le robot comprendra aussi une station météorologique qui enregistrera et communiquera diverses données, dont la température, la vitesse du vent et le taux d'humidité. Les hommes ont lancé plus d'une trentaine de missions en direction de Mars, la planète du système solaire qui ressemble le plus à la Terre. Toutefois, peu de ces tentatives ont été couronnées de succès.

«Mars est vraiment le Triangle des Bermudes du système solaire», a indiqué Colleen Hartman, administratrice adjointe du programme scientifique de la NASA. «C'est la planète de la mort et les États-Unis sont le seul pays au monde à avoir réussi à envoyer et à diriger des robots sur Mars, et nous nous apprêtons à le faire de nouveau.» «Curiosity», beaucoup plus lourd que ses prédécesseurs «Spirit» et «Opportunity» lancés en 2004, ne pourra pas se poser sur Mars en utilisant des coussins d'air pour amortir le choc. Selon la nouvelle procédure imaginée par la NASA, le module d'atterrissage, après déploiement d'un premier parachute de freinage, larguera une sorte de grue aérienne équipée de rétrofusées pour déposer en douceur l'engin sur la surface martienne, en août 2012.

Le robot passera au moins deux ans à se promener près du cratère Gale, choisi parmi plus de 50 sites potentiels en raison de la richesse de son sol. D'après les scientifiques, si la Planète rouge a déjà accueilli la vie, c'était probablement à cet endroit. Le lancement de samedi matin était le troisième à survenir au Cap Canaveral depuis la mise à la retraite de la flotte de navettes spatiales américaine cet été. Le robot mobile Juno est en route pour Jupiter alors que les sondes jumelles Grail arriveront sur la lune le 31 décembre et le 1er janvier.

lundi, novembre 21, 2011

Le Canada participera aux recherches d'indices de vie sur la planète Mars

La science canadienne jouera un rôle de premier plan dans la recherche d'indices de vie sur la planète Mars, dans le cadre d'une mission que la NASA lancera plus tard cette semaine. L'astromobile du Mars Science Laboratory, qui doit commencer ses activités vendredi, se concentrera notamment sur ce qu'un physicien canadien a qualifié de Saint Graal de la planète rouge. Professeur à l'Université de Guelph, Ralf Gellert sera le chercheur principal de l'Alpha Particle X-Ray Spectrometer (APSX), qui représente la contribution du Canada dans le projet de l'astromobile de la NASA, appelé Curiosity. La tâche du capteur APSX, de la taille d'une conserve de soupe et fixé à l'extrémité du bras du robot, sera d'analyser les composés chimiques des pierres et du sol de Mars. Le véhicule de la NASA doit s'y poser en août prochain.

Saint Graal
M. Gellert a précisé que la mission concernerait l'argile repérée à la surface de la planète par le Mars Express, un satellite orbital lancé par l'Agence spatiale européenne en 2003. L'argile tient lieu de Saint Graal de l'exploration sur Mars, selon le professeur Gellert. Le directeur du programme de développement scientifique de l'Agence spatiale canadienne, Alain Berinstain, a expliqué que l'argile est un minerai de base que l'on retrouve sur Mars comme sur Terre.

Il a souligné, lors d'une entrevue avec La Presse canadienne, que partout où l'on retrouvait de l'argile, c'était signe qu'il y avait aussi eu de l'eau. M. Berinstain a également rappelé que la présence d'eau sur Terre avait toujours impliqué une forme de vie. «Donc si vous suivez les traces de l'eau sur Mars, vous tomberez à coup sûr sur une zone habitable, et peut-être même, un jour, sur des preuves d'une forme de vie», a-t-il ajouté. Selon le professeur Gellert, il est fort probable que l'analyse menée grâce à l'astromobile permette une meilleure évaluation d'une présence de vie sur Mars. «Si la vie s'est formée sur deux planètes différentes, soit la Terre et Mars, il y a de fortes chances qu'avec les conditions gagnantes, elle existe aussi sur d'autres planètes», a souligné M. Gellert.

Paul Fulford, le directeur de projet chez MacDonald, Dettwilter and Associates (MDA), le premier fabricant de l'APSX, a indiqué que l'appareil avait été utilisé à deux reprises lors de missions précédentes sur Mars. L'APSX a servi en 1997, lorsque l'astromobile Sojourner s'est posé sur Mars, puis en 2003 dans le cadre d'une mission impliquant deux plus petits véhicules, Spirit et Opportunity. L'un d'entre eux y circule toujours, menant diverses expériences, tandis que les communications avec le second ont été perdues au cours de cette année.

dimanche, novembre 13, 2011

La Chine plaide pour un plus grand rôle dans l'économie mondiale

Le président chinois Hu Jintao a voulu, lors de son intervention samedi au sommet Asie-Pacifique (Apec) à Honolulu, assurer les autres dirigeants de l'ouverture de Pékin aux échanges commerciaux et à la poursuite de réformes. Il a en contrepartie souligné que son pays entendait peser davantage dans les grandes orientations de l'économie mondiale, et estimé que les pourparlers du cycle de Doha, sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), demeuraient le lieu privilégié de débat sur le libre-échange.

Ce dernier point se heurte à la position défendue par les Etats-Unis, qui privilégient leur projet de Partenariat transpacifique, aux objectifs commerciaux plus stricts que ceux du cycle de Doha. Hu Jintao, qui s'exprimait devant une assemblée de dirigeants d'entreprises, a assuré que la Chine était déterminée à faire progresser le libre-échange autour de l'océan Pacifique. Les accords de libre-échange multilatéraux, dont le TPP promu par les Etats-Unis, représentent des initiatives importantes pour "s'opposer fermement et résister conjointement au protectionnisme", a estimé le chef de l'Etat chinois.

Il a toutefois souligné que les pourparlers de Doha devaient se poursuivre afin de déboucher au plus vite sur un accord offrant des concessions sur les taxes douanières aux pays les moins développés. La gouvernance économique doit quant à elle refléter l'évolution du paysage mondial afin de renforcer "la voix des marchés émergents et des pays en développement". "La Chine oeuvrera à réformer le système économique international et à créer un ordre économique international plus juste et équitable", a-t-il ajouté, soulignant que Pékin "jouera un plus grand rôle dans l'économie internationale et les institutions financières".

Les Etats-Unis défendent leur projet transpacifique, qui impose aux parties prenantes des normes plus strictes que celles de l'OMC. De plus, les Etats-Unis comme les pays européens renâclent à céder plus de pouvoirs aux grands pays émergents au sein du Fonds monétaire international. Mais les demandes de la Chine sont de plus en plus difficilement contestables par les pays européens qui se tournent vers Pékin pour financer leur dette, ou par les Etats-Unis, dont la Chine est le premier créancier obligataire étranger.