Beaulieu Canada : Une contre-offre de la dernière chance
Dans une ultime tentative d’éviter la fermeture de l’usine, prévue pour le 24 octobre, les représentants syndicaux du plan 3 de Beaulieu Canada ont décidé la semaine dernière de déposer une contre-offre à l’employeur. Les deux parties ne se sont toutefois toujours pas rencontrées pour en discuter. « Il y avait des rumeurs à l’intérieur de l’usine, véhiculées par des hauts dirigeants, que l’employeur attendait une contre-offre de la part du syndicat, indique Gaétan Desnoyers, conseiller syndical. Il a fallu analyser si c’était sérieux ou non, puis décider si nous déposions une telle offre et ce qu’elle allait contenir. Jeudi matin, nous avons donc envoyé un avis au ministère du Travail pour lui demander de convoquer une rencontre avec l’employeur pour présenter notre proposition. »
Cette rencontre devait avoir lieu vendredi, mais le syndicat a estimé que l’employeur ne prenait pas la démarche suffisamment au sérieux. « Beaulieu avait décidé d’envoyer seulement le directeur des finances, M. Leclaire, à la rencontre, précise M. Desnoyers. Nous avons répondu que s’ils nous prenaient au sérieux, il fallait qu’ils envoient des gens capables de prendre des décisions. Il fallait que Karel Vercruyssen, le chef de la direction, soit là. » Le syndicat a donc demandé au Ministère de refaire ses devoirs auprès de la compagnie et espérait obtenir une rencontre mardi. L’employeur a plutôt demandé à voir le contenu de la contre-offre avant d’accepter une rencontre. Une idée qui ne plaît pas au syndicat. « Il y a beaucoup d’articles sur le mouvement de personnel dans la contre-offre, c’est complexe et il faut être face à face pour s’expliquer et se comprendre, mentionne M.Desnoyers. Un seul mot peut changer bien des choses dans un cas comme ça. Nous avons fait des concessions importantes et nous voulons les expliquer à l’employeur. »
M. Desnoyers a refusé de dévoiler le contenu de la proposition. « Tout ce que je peux dire, c’est que notre démarche est sérieuse et que nous avons fait nos devoirs, indique-t-il. Nous avons travaillé plusieurs jours pour arriver à cette proposition et nous ne l’avons pas fait pour la galerie. Nous pensons vraiment que l’employeur peut y trouver son compte. Surtout que le contexte a beaucoup changé depuis le début du conflit. On nous parlait des problèmes causés par la force du dollar et le coût du pétrole pour justifier les concessions, mais le dollar tourne maintenant autour de 0,87 $ et le baril de pétrole est passé de 140 $ à 90 $. » Le conseiller syndical espère d’ailleurs que la direction de l’entreprise sera honnête avec le syndicat. « Je n’ai pas envie que l’employeur nous niaise pendant une ou deux semaines. Si la décision finale est prise et qu’il n’y a aucune contre-offre qui puisse être jugée intéressante, qu’ils nous le disent tout de suite et nous allons nous occuper de nos employés qui perdent leur emploi avec la firme de reclassement que nous avons engagée », conclut Gaétan Desnoyers.
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