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mercredi, juillet 16, 2008

La crise se poursuit en Belgique

La Belgique s'enfonce chaque jour davantage dans la crise ouverte par les élections législatives du 10 juin 2007. Le premier ministre belge, le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, qui fut le grand vainqueur de ces élections, s'était fixé pour objectif de trouver un accord entre les communautés flamande et francophone avant le 15 juillet 2008 afin de faire évoluer la Belgique fédérale vers une confédération. Il n'y est pas parvenu et a donc remis sa démission au roi dans la soirée du 14 juillet. L'échec de Leterme, qui n'a réussi à former son gouvernement que le 20 mars dernier, ouvre désormais la question de la survie du pays, le fossé entre la majorité flamande (60 % des habitants) et la minorité francophone s'étant transformé en gouffre pendant l'année écoulée.

Le problème de la Belgique peut se résumer simplement: alors que la Flandre veut davantage d'autonomie, voire, à terme, son indépendance, la Wallonie et Bruxelles, les deux régions francophones qui sont aussi beaucoup plus pauvres que le nord du pays, restent viscéralement attachées à un État central fort. Tous les partis de gouvernement flamands (presque tout est scindé en Belgique entre néerlandophones et francophones, y compris les tribunaux) ont désormais repris à leur compte la plupart des revendications «flamingantes». Des revendications au départ portées par deux partis extrémistes, la Volksuni, qui a disparu au début du XXIe siècle en essaimant dans tous les partis flamands, et l'extrême droite du Vlaams Belang (environ un quart des voix flamandes). Ainsi, les démocrates-chrétiens du CD&V, le parti d'Yves Leterme, n'ont obtenu la majorité qu'en s'alliant aux indépendantistes de la NV-A issue de la Volskuni: ce sont donc ces derniers qui dictent leurs conditions. La situation est la même chez les libéraux et les socialistes, où la surenchère nationaliste est devenu incessante. Autrement dit, la capacité des partis flamands à faire des compromis avec la minorité francophone est singulièrement réduite. Et ce, d'autant plus que des élections régionales auront lieu en juin 2009.

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mercredi, juillet 02, 2008

Ce sont les pays consommateurs qui doivent s'adapter, dit le roi d'Arabie

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite, à la tête de la première puissance pétrolière mondiale, a estimé qu'il revenait aux pays consommateurs de s'adapter à des cours élevés du brut, dans un entretien publié hier par le quotidien koweïtien Al-Siyassah. «Les pays consommateurs doivent s'adapter aux prix et aux mécanismes du marché» pétrolier, a déclaré le souverain saoudien, affirmant que les pays producteurs de brut ne sont pas responsables de l'envolée des cours, qui évoluent actuellement au-dessus de 140 $US le baril.

«Nous n'avons rien à voir avec l'actuelle flambée des cours du brut», a-t-il affirmé, répétant que cette flambée était due à la spéculation, à la hausse de la demande dans les économies émergentes et à la taxation des produits pétroliers dans les pays consommateurs. «Ces derniers doivent réduire leurs taxes sur le pétrole [...] s'ils veulent vraiment contribuer à alléger le fardeau du consommateur», a encore dit le roi Abdallah, qui avait réuni le 22 juin en Arabie saoudite les principaux producteurs et consommateurs pour discuter des causes de la flambée des prix. «Quiconque prétend qu'une augmentation de la production atténuera l'acuité de la spéculation actuelle sur le marché se trompe» car «les spéculateurs pensent que les prix vont demeurer élevés», a-t-il ajouté.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a pourtant répété hier que la spéculation ne devrait pas être désignée comme le «bouc émissaire» de l'envolée des prix du pétrole due, selon elle, au resserrement de l'écart entre l'offre et la demande et à des craintes de pénurie future. «Accuser la spéculation est une solution de facilité», a ajouté l'AIE dans son rapport de perspectives à moyen terme sur le pétrole, présenté hier au XIXe Congrès mondial du pétrole à Madrid. Mais le souverain saoudien a défendu la politique pétrolière de son pays, fondée sur «un prix équitable qui ne nuit ni aux producteurs ni aux consommateurs». «Nous proposons nos produits sur le marché international aux prix en cours, qu'ils soient élevés ou bas», a-t-il dit, ajoutant que «le prix actuel du pétrole est bas si on le compare au prix des énergies alternatives». Le roi Abdallah, dont le pays détient le quart des réserves mondiales de brut, a relevé que «la demande sur le pétrole va augmenter à l'avenir en réponse à la hausse des taux de croissance» économique dans le monde, assurant que la région du Golfe compte «des réserves pétrolières suffisantes pour satisfaire la demande».

Les pays producteurs accusent la spéculation d'être la principale responsable de l'envolée des prix du brut, alors que les pays consommateurs leur demandent d'augmenter leur production pour faire baisser les cours. Leur rencontre à Djeddah avait conseillé des mesures techniques pour tenter de stabiliser le marché pétrolier, mais n'a annoncé aucune nouvelle hausse de la production. Elle a notamment recommandé une meilleure transparence et une plus grande régulation des marchés financiers, ainsi qu'un accroissement des capacités de production et de raffinage afin d'aboutir à un «fonctionnement efficace du marché pétrolier».

À cause des subprimes
Pour le président de l'OPEP, les prix du pétrole flambent à cause de la crise financière américaine provoquée par les subprimes, des biocarburants et des tensions géopolitiques, a estimé hier à Madrid Chakib Khelil, qui enjoint les États-Unis de stabiliser leur monnaie. «Pour moi, [la crise des subprimes] est le facteur principal», a affirmé le président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). «Ce n'est pas la crise des subprimes aux États-Unis elle-même» qui a fait exploser les prix du pétrole, mais «ce qui s'est passé ensuite», a-t-il précisé, en citant les baisses de taux ainsi que les injections de liquidités décidées par la Réserve fédérale américaine pour pallier la crise, qui ont débouché sur un affaiblissement du dollar.

Les investisseurs tendent à acheter davantage de pétrole lorsque le dollar baisse, pour se prémunir contre les tensions inflationnistes. En outre, les investisseurs hors zone Euro voient leur pouvoir d'achat renforcé. «Les fonds d'investissement ont également injecté beaucoup d'argent dans les marchés de matières premières, spécialement le marché pétrolier, en l'absence d'alternatives» susceptibles d'attirer des placements, a-t-il développé. «La décision attendue [demain] par la Banque centrale européenne», qui pourrait relever ses taux d'intérêt, pourrait «par conséquent faire monter encore les prix du pétrole», en affaiblissant davantage la valeur du billet vert, a prédit M. Khelil. Appelant les consommateurs à balayer devant leur porte, il a incité les États-Unis à «stabiliser le dollar». «Le second facteur est la situation géopolitique, qui s'aggrave comme vous le savez avec l'Iran», a-t-il poursuivi, tout en soulignant que les prix ne prenaient pas en compte les menaces elles-mêmes mais «la perception» de ces menaces et leur impact potentiel sur la production d'or noir. «Le troisième paramètre, c'est le phénomène des bioéthanols qui ont été introduits à peu près à la même période [que l'éclatement de la crise des subprimes] en août-septembre 2007», a par ailleurs estimé M. Khelil. Selon lui, la production de bioéthanol s'est accompagnée d'une production accrue d'essence (mélangée à l'éthanol), au détriment de la production de diesel, ce qui a contribué à faire grimper les prix du brut.

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Le choix des biocarburants est une folie, croit Barilla

Le numéro un mondial des pâtes alimentaires, le groupe italien Barilla, a jugé hier que le choix des États-Unis et de l'Union européenne de développer les biocarburants était une décision «folle» qui a un impact important sur le cours des céréales.«La décision de la Commission européenne et des États-Unis de produire du biocarburant à base de céréales est folle», a dit son président Guido Barilla lors de la conférence de presse portant sur les résultats annuels du groupe. «Pour produire 1 litre de biocarburant pour une voiture, il faut utiliser 4 kilos de produits alimentaires et une énorme quantité d'eau», a-t-il souligné. «L'alimentation dans le monde sera un problème aigu dans un futur proche», a ajouté M. Barilla.

Pour le patron du groupe italien, la hausse de la consommation des céréales dans les pays asiatiques, le recours aux biocarburants et de façon plus mesurée la spéculation expliquent la flambée des prix des céréales. Le président de Barilla a souligné que les gouvernements européens devaient se doter de compétences nécessaires pour informer la Commission européenne sur leurs choix en termes de politique agricole.Le groupe s'est par ailleurs défendu «d'affamer» les Italiens en augmentant les prix des pâtes régulièrement depuis 2007. L'inflation a ainsi atteint 3,8 % en mai en Italie, le prix des pâtes ayant cru de 22 % sur un an. Barilla a relevé le prix de ses pâtes de 40 % environ depuis début 2007 face à une hausse des matières premières de 300 %. Selon M. Barilla, cette hausse du prix des pâtes «n'influence que relativement le budget des Italiens». «Cela signifie d'un kilo de pâtes a augmenté de 40 à 50 centimes», a dit le directeur général de Barilla, Robert Singer. «Ces hausses interviennent après 13 ans de déflation des prix des pâtes», a souligné M. Barilla. Le rôle des biocarburants dans la flambée des prix agricoles est très controversé. Les États-Unis et le Brésil, principaux producteurs d'éthanol, réfutent tout lien entre le développement des cultures et les hausses de prix. L'UE a de son côté fixé comme objectif aux pays membres de porter à 10 % la part de biocarburants dans les transports d'ici 2020.

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